Le pauvre Anton ne sait pas où donner de la tête et c'est le cas de le dire : pour cet homme solitaire, maladivement timide et stressé, la moindre décision ou contrariété remplit son crâne d'une multitude d'angoisses, jusqu'à ce qu'il gonfle et lui fasse perdre l'équilibre. C'est là, la très belle idée de la réalisatrice Anete Melece : illustrer littéralement toutes les pensées négatives qui envahissent nos esprits inquiets et nous empêchent de profiter pleinement des plaisirs du quotidien. Anton a beau tenter de dégonfler sa tête (de manière comique), il ne saura trouver le réconfort qu'en prenant finalement de la distance avec toutes ses pensées et ses souvenirs (et c'est encore une autre belle idée de mise en scène) pour ensuite les laisser dans un coin. Pour dépasser nos peurs, nous dit la réalisatrice, il faut les affronter, les analyser et ne garder que nos meilleures expériences. Car ce sont elles qui nous offrent les plus belles leçons de vie. L'animation rappelle les coloriages au feutre que nous faisions enfant, plein de couleurs et de naïveté, apportant ainsi beaucoup de légèreté au film. Bien que les personnages soient des adultes, ils gardent en eux cette part d'innocence qui en fait de grands enfants. Et si les dialogues sont tout en onomatopées, c'est pour que nous nous concentrions sur les gestes et le comportement des personnages. Plein de sensibilité et d'humour, Analysis Paralysis est un beau court métrage d'animation, qui prend soin de ses personnages attachants... Et de ses spectateurs !