L'avis de Benshi
Face à sa fenêtre, Monsieur De Vries somnole sur son fauteuil à bascule hypnotisé par la danse des flocons de neige portés par le vent. Quand soudain, on frappe à la porte. Dans ce qui semble un dernier effort, le vieil homme se dirige vers la porte à l’aide de son déambulateur et découvre sur le seuil de sa maison un paquet renfermant de précieux souvenirs.
Grâce à ce joli subterfuge narratif, la scénariste Fiona Van Heemstra et la réalisatrice Mascha Halberstad nous rappellent que nous sommes la somme de nos expériences, passées et présentes. Car celui qui aujourd’hui rend visite à Monsieur De Vries n’est autre que lui-même, son double d’autrefois venu lui offrir un dernier sursaut de vie. Malgré son vieil âge, Monsieur De Vries porte encore en lui le désir de s’élancer sur la glace comme il le faisait plus jeune.
Dans ce film sans paroles, une délicieuse attention portée aux décors et aux accessoires nous permet de percer l’intimité du vieil homme. Grâce à un gramophone, on découvre la musique qui le fait se déhancher, ses chemises soigneusement pliées dans son placard, son atelier de bricolage désormais habité de toiles d’araignées, le portrait de sa femme et lui glissé avec précaution dans le filet de son déambulateur et les médailles qui orneront les vêtements de son dernier voyage. Ces menus détails brossent le portrait d’un homme qui a aimé, excellé, rêvé, qui a vécu en somme. Un joli conte en stop-motion sur la fin d'une vie.
Voir plus
Voir moins