Débutant son récit par le traditionnel « Il était une fois… », la voix off douce et mystérieuse de la narratrice nous raconte l'histoire à première vue tragique d'une jeune fille assurément pas comme les autres. Le bruit de son cœur réveille les enfants et fait aboyer les chiens, nuit et jour. Le film évoque, à travers elle, le manque de confiance en soi et le fait de ne pas accepter son corps. La jeune fille préfère expliquer aux habitants du village, peu compréhensifs, qu'elle est tout simplement un oiseau né dans le mauvais corps. C'est lorsqu'elle comprendra qu'elle n'a pas à se justifier ou à s'excuser de sa différence, qu'elle sera délivrée. La fin ouverte peut alors être interprétée de plusieurs manières par le spectateur.
Le récit est rythmé par les battements de cœur de la jeune fille qui créent une ambiance sonore onirique, accentuée par les réverbérations de la guitare électrique. Le film possède une identité visuelle unique et un rendu en noir et blanc d'une grand profondeur, grâce à une technique peu répandue car très laborieuse : la gravure sur papier glacé. Chaque image du film a d'abord été dessinée sur du papier standard puis photocopiée sur du papier dit « couché », dont la surface est recouverte de plusieurs couches de pigments qui la rend plus unie et poreuse. Les dessins ont ensuite été recouverts d'encre de Chine pour être retravaillés par grattage.
Ce conte d'une grande originalité - par son fond comme par sa forme - captivera autant les jeunes spectateurs à partir de 8/9 ans, que les plus grands grâce à son double niveau de lecture.