L'avis de Benshi
La Coupe du titre en question renvoie à deux choses : aussi bien à la coupe de cheveux des moines tibétains (ayant tous le crâne rasé) qu’à la coupe du monde de football que Palden et Nyima tentent de suivre désespérément. Malgré l’absence de télévision ou de radio dans la région et la réticence des moines supérieurs, qui voient le foot non pas comme un sport mais comme une aberration, nos deux jeunes héros sont bien trop passionnés et têtus pour ne pas manquer un match. Deux générations, deux mondes se font ainsi face : il y a d’un côté la vie du monastère, en marge du reste de la société, rythmée par les prières et les rites ancestraux ; et de l’autre, la jeunesse rêvant d’une ouverture sur le monde que seul le foot peut lui apporter.
Cette opposition entre les anciens et les jeunes moines, entre le monastère et l’extérieur, fait de La Coupe une comédie cocasse sur le choc des cultures : lorsque le moine Gekko vient expliquer au supérieur du monastère ce qu’est le football, celui-ci lui demande : « Est-ce que c’est violent ? ». En effet, Gekko voit ainsi d’un mauvais œil cette fièvre du foot qui risque de menacer la vie spirituelle du monastère. Bouddha a plus d’importance à ses yeux que Zidane ou Ronaldo.
Le foot permet ici de montrer une équipe de supporters insolite : qui eut cru qu’au fin fond du Bhoutan, on suivait avec passion le match France-Brésil ? On prie même Bouddha pour que la France gagne ! Mais le match se déroule également dans le monastère : en effet, face à a rigidité de Gekko, Palden et Nyima doivent faire preuve de ruse et de discrétion pour assister à la retransmission de la coupe du monde. Trouver une télévision (et en état de marche) n’est pas une chose facile. Et il faut payer, même très cher, pour la regarder ! Alors quand Palden parvient à obtenir de Gekko que l’on diffuse la finale au sein du monastère, il lui faut louer un poste de télé et… une immense parabole !
Ce qui est touchant c’est que l’obstination de Palden est si grande qu’aucun obstacle ne semble lui faire peur. Et c’est peut-être pour cela que Gekko finit par croire en lui : sa passion lui donne une forme de sagesse. Comme quoi, on peut allier football et bouddhisme.
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