La réalisatrice, Chaïtane Conversat, nous emmène, avec son premier court métrage, dans un univers poétique et très singulier. Une jeune fille se sert de la nature pour y capturer des motifs pour ses robes, et finit par la servir en permettant à une graine de germer dans son ventre… Celle-ci devient une « petite pousse » qui sort de son nombril, puis un arbre qui portera à son tour la jeune fille… C'est donc l'histoire d'une véritable symbiose entre ce personnage et la nature que nous conte ce film avec, en filigrane, la nécessité de « réparer », au sens propre et figuré, les dommages commis. Pour réaliser cette fable écologique, la réalisatrice a choisi d'utiliser du sable - qui permet une utilisation graphique du noir et blanc - et de la peinture à l'huile pour les couleurs. Celles-ci sont réservées aux éléments naturels, l'eau, les poissons, les oiseaux et les plantes.
Les motifs capturés dans la nature par la jeune fille laissent place à de multiples trous noirs (on pourra penser aux différentes sortes d'extraction de matière dans le sol). Mais les couleurs finissent par revenir grâce à la « petite pousse », à la replantation et la réparation du sol, qui apparaît en image finale comme un véritable patchwork, réconciliant ainsi la jeune fille couturière avec la nature.