L'avis de Benshi
Dès le préambule du film, le ton est donné : « ce film est un hymne au courage des enfants des rues », une ode à l'espoir, à la vie et à l'amitié. A travers le regard des enfants et celui particulièrement lumineux de Sili, Djibril Diop Mambéty nous raconte la réalité des rues de Dakar et le dur quotidien de ces enfants qui tentent chaque jour d'y survivre. D'une manière simple et métaphorique – notons la très belle allégorie du soleil, que Sili doit vendre et répandre autour d'elle pour conserver sa dignité -, Mambéty nous parle d'un continent tout entier, de son peuple et de sa volonté de « rester debout ». Loin d'être misérabiliste, jamais le film ne tombe dans le mélodrame larmoyant. Bien au contraire, Sili rayonne comme un soleil, s'accroche, se bat et ne se laisse jamais faire. Elle pourra également compter sur l'amitié de Babou, tour à tour grand frère et chevalier servant, qui vend lui aussi des journaux et ne cessera de la défendre contre les attaques et les bousculades de la bande de gamins.
Cette belle histoire d'amitié est également portée par une musique et un rythme omniprésents, jusqu'au son de ses béquilles, élément récurent qui annoncent à chaque fois la présence de la petite fille. L'utilisation de la musique est audacieuse et remarquable, comme l'ensemble de la mise en scène et la direction de ces jeunes acteurs non professionnels qui brillent de par leur spontanéité et leur réalisme. La Petite vendeuse de Soleil oscille entre le conte et le documentaire. Djibril Diop Mambety nous emporte tantôt dans un univers lumineux où l'amitié et la détermination semblent être les clés du bonheur et nous transporte en même temps dans un pays et une ville dont il sait magistralement raconter la réalité quotidienne.
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