Le thème de l’intolérance est aussi universel qu’atemporel. En réadaptant l’histoire du Vilain Petit Canard (1842) de Hans Christian Andersen dans la communauté des corbeaux, le cinéaste croate Miran Miošić réactualise le récit en lui offrant de nouvelles perspectives. Ici, ce n’est pas en trouvant une nouvelle famille que l’enfant différent découvre adulte sa place dans la société.
En effet, alors que la pollution vient perturber l'environnement de tous les oiseaux, le corbeau blanc va trouver un magnifique nouvel espace de vie à ces congénères. Ainsi, le personnage le plus marginalisé devient la figure héroïque parce qu’il est initialement rejeté et poussé à aller voir ce qui se passe ailleurs. Cette fable, qui dénonce le manque de tolérance, incite tout un chacun à accepter sa différence comme un don. Ainsi, de l’homogénéité du pelage obscur des corbeaux, l'animation évolue vers un foisonnement de couleurs qui évoque la beauté d'une société où la différence est perçue comme une richesse.
La force de ce court métrage est de toucher et de transmettre ces messages sans paroles, grâce à un récit intelligent servi par une animation qui joue sur les couleurs.