L'avis de Benshi
« L'inspiration ici vient de l'Orient » nous dit Michel Ocelot. Ce conte original, qui semble tout droit sorti des contes des Mille et Une Nuits, fait plus précisément référence à la culture Perse, comme nous l'indique le titre de Shah du père de la princesse. L'animation inspirée du théâtre d'ombres, tout en silhouettes réalisées en papier découpé et ciselées avec une grande finesse, a été utilisée à plusieurs reprises par Michel Ocelot, qui en a fait sa marque de fabrique avant de se faire connaître avec l'immense succès de Kirikou. Chacun de ces courts métrages est en fait le fruit de l'imagination et de la mise en scène d'un trio de personnages qui s'amusent à inventer et jouer des histoires dans un vieux cinéma. Chaque histoire prend la forme d'un conte. Dans Le prince des Joyaux, on en retrouve les éléments constitutifs caractéristiques : une princesse enfermée à délivrer, un jeune homme courageux et prêt à tout par amour, une créature merveilleuse, ou encore un fabuleux trésor impossible à atteindre. Cependant il ne s'agit pas là de vaincre une méchante sorcière ou un terrible dragon, mais plutôt de vaincre la cupidité et la malhonnêteté, incarnées à la fois par le vieil homme qui piège le héros et le Shah, prêt à céder sa fille au plus offrant. Pour atteindre son but et sortir vainqueur de cette quête, le jeune homme devra faire preuve de ruse et, au passage, perdre un peu de son innocence et de sa naïveté. Bien que la fin du conte soit heureuse, sa morale semble à double tranchant, cherchant probablement à nous dire qu'il faut savoir se méfier et rester prudent avant de faire confiance. Une façon aussi de nous dire que les épreuves et les mauvaises intentions qui croisent parfois notre route peuvent être l'occasion d'apprendre de précieuses leçons.
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