D'aspect énigmatique, avec une forme épurée très graphique, Le Silence sous l'écorce propose une balade sous la neige délicate et imagée. Les personnages longilignes et enfantins représenteraient les esprits des arbres dans ce conte initiatique qui parle de dépassement des limites et de conscience de soi. La forêt comme lieu de passage, de mystères et d'enchantements, est vue à travers la luminosité de la neige et l'obscurité de la nuit teintée d'orange. Comme le clair et l'obscur, les émotions sont contrastées. Passés la joie et l'étonnement, un esprit garde en lui une lueur de neige qui ne s'estompe pas. Il part dans la tempête, un peu inquiet, et se retrouve face à son reflet. Il revient comme grandi par l'épreuve et se dissout dans un arbre.
Avec une technique composite (animation traditionnelle et 3D), le film parvient à créer une texture sensible. Le rendu aquarellé joue avec les traces, les dilutions, les tâches, comme des motifs de la narration. La partition sonore habilement dosée entre musique, silence et sons d'ambiance, participe de cette impression de matière comme au creux de l'écorce. On se laisse happer par cette vision poétique de la forêt sous la neige, habitée par des esprits lucioles.