• Longs métrages

Les Quatre cents coups

  • Age :

  • A partir de 8 ans

Synopsis

Petit parigot de 13 ans entrant tout juste dans les affres de l'adolescence, Antoine Doinel rêve de voir la mer et préfère la liberté, le cinéma et Balzac aux bancs de l'école. Un peu chapardeur, un peu menteur, il tente d'échapper à des parents absents. Avec son ami René, il fait alors l'école buissonnière, erre dans Paris et découvre la vie en faisant les 400 coups.

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L'avis de Benshi

Ce qui frappe avant tout dans Les Quatre cents coups, c'est la justesse avec laquelle François Truffaut dépeint le passage si délicat de l'enfance à l'adolescence. Avec sa violence contenue, son indifférence désinvolte et sa soif de liberté, il incarne toute la marginalité et la vulnérabilité d'une enfance décrite non pas comme un paradis perdu mais plus comme un moment difficile à passer. Très largement autobiographique, ce film « quasi-documentaire », relève plus du cinéma vérité que de la pure fiction. A travers l'histoire du petit Antoine Doinel, Truffaut dresse le portrait de toute une génération avec une liberté de ton et une tendresse qui ne peut surgir que de l'émotion du souvenir. La qualité de la mise en scène, la sobriété du cadrage et de la lumière et l'absence d'artifice collent parfaitement au réalisme de son sujet et contribuent également à faire de ce film une évocation universelle de l'enfance. Jean-Pierre Léaud, dans lequel François Truffaut se reconnaissait, est lui aussi criant de vérité et de justesse. Épatant par son énergie, son aisance et son authenticité, il fait bien plus qu'incarner le personnage d'Antoine Doinel ; Jean-Pierre Léaud EST Antoine Doinel.

Seul Jean Vigo avant lui et son Zéro de conduite avait su parler de l'enfance avec autant de vérité et de talent. On y retrouve le même goût de liberté et de sincérité. Pas étonnant qu'il ait tant marqué et influencé François Truffaut, souvent considéré comme le « cinéaste de l'enfance ». Les Quatre cents coups est tout simplement un film incontournable, indémodable et fondateur, indispensable pour grandir...

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A partir de quel âge

Les quatre cents coups fait partie de ces films qui touchent aussi bien les enfants que les adultes. Les plus jeunes s'identifieront sans difficulté au petit Antoine Doinel, tandis que les adultes y verront une évocation universelle de l'enfance, dépeinte avec tant de justesse et d'exactitude qu'elle ne manquera pas de les renvoyer à leurs propres souvenirs. Au-delà de ça, enfants et adultes sauront tous apprécier la grande qualité cinématographique de ce film qui s'impose aujourd'hui comme une œuvre majeure de l'Histoire du Cinéma.

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Les bonnes raisons de voir le film :

  1. La sincérité du propos : une évocation sensible, précise et touchante de la fin de l'enfance
  2. La « gouaille », l'authenticité et la justesse de Jean-Pierre Léaud incarnant le jeune Antoine Doinel
  3. La beauté de la photographie et les qualités de mise en scène
  4. Les prises de vues dans le Paris des années 50, qui en font également un document historique
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Informations complémentaires

Les Quatre cents coups a reçu de nombreuses récompenses venues du monde entier, dont le Grand Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1959. Il a également été nommé pour l'Oscar du meilleur scénario original et pour le prix du meilleur film aux British Awards.

Les Quatre cents coups est le premier long métrage réalisé par François Truffaut. C'est également un film très largement autobiographique. En effet, Truffaut a connu une enfance difficile au point d'être enfermé dans un centre d'observation des mineurs à Villejuif. Lui-même vivait avec sa mère et un beau père non pas fan d'automobile mais d'alpinisme. Le cinéaste s'est également servi d'anecdotes liées à l'enfance de son ami Robert Lachenay et à la personnalité de son interprète Jean-Pierre Léaud. Comme Truffaut plus jeune, ce dernier traversait une enfance turbulente. Le cinéaste fut conquis par son côté « gouailleur » et l'engagea pour jouer le rôle principal de son premier film après plusieurs essais. Leur relation dépassera par la suite largement le cadre de cette aventure car Antoine Doinel deviendra le personnage principal d'une série de cinq films dans lesquels on le voit passer progressivement de l'adolescence à l'âge adulte. Les quatre films suivants sont Antoine et Colette, un moyen métrage tourné dans le cadre du film à sketches L' Amour à vingt ans, Baisers volés, Domicile conjugal et L'Amour en fuite.

Le tournage fut un peu mouvementé : en plus du décès d'André Bazin, son mentor et ami très cher, François Truffaut dut faire face à sa propre angoisse de ne pas être à la hauteur, à des coupes de courant lors des scènes dans l'appartement des Doinel, aux douleurs dorsales d'Albert Rémy ainsi qu'aux interruptions de la police. Au moment de tourner la scène du cours de gymnastique dans les rues de Paris, un patron de bar eut à se plaindre de vol et des insultes de Jean-Pierre Léaud. Ce dernier s'est également blessé à la main lors des scènes de l'imprimerie et a failli s'intoxiquer lors du tournage avec la photo brûlée d'Honoré de Balzac.

Les Quatre cents coups fait partie des premiers films manifestes de ce qu'on appelle déjà à l'époque « la Nouvelle Vague ». François Truffaut rend d'ailleurs hommage à un de ses camarades, Jacques Rivette, quand la famille Doinel va voir au cinéma Paris nous appartient.

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