Voici le sixième volet de la collection En sortant de l’école, du nom du célèbre poème de Jacques Prévert, auteur auquel était consacré le premier opus. Le choix de ce titre générique fait également référence aux conditions de production de ces films d’animation qui mettent en images un poème : ce sont en effet 13 jeunes réalisatrices et réalisateurs tout juste sortis d’écoles d’animation qui ont imaginé et réalisé ces courts métrages.
C’est cette fois le poète Paul Verlaine qui est à l’honneur, à travers des propositions graphiques extrêmement variées, diversité qui est aussi l’une des caractéristiques de cette collection. Univers en sépia pour Le piano que baise une main frêle, aplats de couleurs pour Conquistador ou noir et blanc stylisé pour Cordialités, chacun des films renouvelle notre vision de ces poèmes, dont certains des vers sont parmi les plus célèbres de la langue française (« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » ou encore « Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone »).
La mise en images renouvelle également l’approche de l'œuvre du poète en incarnant ses textes de manière subtilement décalée. Alors que la plupart des poèmes se réfèrent directement à la personne de Verlaine, aux événements de sa vie et aux émotions qui le traversent, les animatrices et animateurs ont fait le choix de mettre en scène des personnages et des mondes qui n’ont rien à voir avec sa biographie. Ce sont ainsi tour à tour une souris, une petite fille, une jeune femme, un iguane ou un aviateur qui donnent vie aux mots de l’écrivain. Loin d’un simple exercice d’illustration, l’ensemble est donc une célébration de la liberté de créer et d’imaginer.