La Petite Casserole d'Anatole est un court métrage d'animation touchant, doux et tout en finesse, qui parlera à quiconque croise son chemin. Impossible de résister à l'authenticité de cette histoire de solitude et de détermination qui, en fin de compte, peut s'appliquer à tout un chacun. Handicap ? Isolement ? Différence ? Pourquoi donc Anatole est-il si seul avec sa casserole ? Et pourquoi cette casserole ? La réponse n'est pas donnée, rien ne sert de catégoriser, toute interprétation est possible — et c'est là toute l'intelligence du film d'Eric Montchaud. Ce qui compte, c'est de tendre l'oreille à Anatole et sa petite casserole qui ont beaucoup à nous raconter. Et c'est d'ailleurs ce que fera une grande personne qui croisera son chemin, car une aide extérieure est toujours la bienvenue !
Anatole est plein de qualités, sensible et doté d'un grand sens artistique, alors pourquoi tant de préjugés ? C'est aussi cette question du jugement que soulève le film. La vie est un parcours initiatique rempli d'obstacles et c'est en les affrontant que l'on grandit et que l'on devient autonome. Anatole l'a bien compris !
L'animation des marionnettes cartonnées — figures humaines ou animales ? on ne le sait pas vraiment — est particulièrement réussie et très proche du dessin du livre d'Isabelle Carrier qui l'a inspirée. Dans le livre, seul existe le fond blanc de la page. Ici, la réalisation a fait le choix de décors simples aux tons bleutés qui offrent un écrin lumineux et tendre aux personnages. La voix off féminine, elle aussi très douce, pourrait presque faire penser à l'autrice lisant son album ou bien à une maman racontant une histoire du soir. Face à cette suavité apparente, les musiques percussives et les sons grinçants - évoquant les casseroles et le malaise d'Anatole - contrastent et complexifient l'atmosphère. S'y ajoutent les sons de la casserole, “crr crr”, matérialisés par des onomatopées écrites à l'image, pesantes à chaque pas que fait le petit garçon.
La Petite Casserole d'Anatole est un très beau court métrage, plein de finesse et de bon sens, qui devrait être vu aussi bien par les petits que par les grands (et même les très très grands).