Le Grand Méchant Renard, et autres contes... est composé de trois histoires - Un bébé à livrer, Le Grand Méchant Renard et Le Noël parfait - dans lesquelles on retrouve les mêmes personnages d’un récit à l’autre. On y découvre une galerie réjouissante d’animaux dont on reconnaît les traits qu’on leur prête traditionnellement, en même temps que l’on rit de la façon dont cet imaginaire est détourné avec beaucoup de malice : une cigogne qui se débrouille pour ne pas livrer le bébé dont elle a la charge, une poule qui se rebiffe contre le renard, un loup on ne peut plus ombrageux, un lapin et un canard déjantés…
Du même trait vif que dans la bande dessinée éponyme dont le film est adapté, les animaux sont croqués d’une façon qui rappelle le cartoon, tandis que les décors sont traités avec soin et regorgent de détails humoristiques. Ces décors se partagent entre la ferme et la forêt dans une confrontation bien connue entre espaces domestique et sauvage… sauf qu’ici, le renard du titre, qui peine justement à être un grand méchant, finira par se réfugier dans la ferme, et les poussins par se prendre pour des renards…
Ces confusions d’identité nous emmènent du côté de la comédie américaine et on évolue ainsi sur un rythme enlevé dans un univers qui tient autant de Billy Wilder que de La Fontaine et Tex Avery. Les réalisateurs n’ont d’ailleurs pas oublié de petits clins d’œil à des personnages bien connus des enfants : les trois poussins ont un petit air de Riri, Fifi et Loulou, on aperçoit subrepticement un petit Totoro, les apparitions du loup sont accompagnées par l’air de Pierre et le Loup, le conte musical de Prokofiev… Au rythme des saisons, de la naissance des poussins au printemps à la fête de Noël sous la neige, on passe ainsi d’une histoire à l’autre avec une délectation qui sera partagée par toute la famille, tant les gags s’adressent aux petits et aux grands.