Le réalisateur Abbas Kiarostami n’était apparemment pas très bon élève quand il était à l’école. Il aimait peindre et dessiner pendant ses heures de cours. Et c’est sûrement grâce à ces heures passées à gribouiller qu’il a développé un tel amour de l’art. Quelques années plus tard, il étudie le jour la peinture à la faculté des Beaux-Arts de Téhéran et la nuit, travaille pour l’administration de la circulation routière afin de payer ses études.
Sur le tournage du Pain et la Rue, Kiarostami et son directeur de la photographie (le responsable de la mise en lumière et en image) sont en désaccord quant à la scène de l’attaque du chien. Le premier voudrait faire une scène en une seule prise de vue tandis que le second voudrait filmer séparément l’enfant, sa main puis le chien. Finalement, il aura fallu presque 40 jours de tournage pour que le réalisateur soit satisfait !
Depuis la révolution iranienne de 1979, la figure de l’enfant est récurrente dans les films iraniens. Avant, l’intérêt cinéphile se portait plutôt sur des personnages féminins et des histoires d’amour. Alors pourquoi l’enfant ? Figure universelle, il permet d'aborder plus facilement certains sujets difficiles (et donc de passer la censure) et de toucher un large public. Grâce à l’enfant, une réflexion politique est possible : la micro-société de l’enfance est le reflet de celle des adultes.
Par ailleurs, dans les années 1960 est créé le Centre pour le développement intellectuel des enfants et des adolescents (le Kanoon). En 1969, un département cinématographique voit le jour sous la responsabilité d’Ebrahim Furuzesh et d’Abbas Kiarostami. De plus en plus de films éducatifs voient alors le jour.