Dès le début de ce petit film foisonnant, nous plongeons dans un tourbillon d’images qui nous frappent par la beauté de leur graphisme et le fourmillement de détails évocateurs. En quelques secondes, nous voici immergés dans l’ambiance de Noël et nous comprenons bien vite que le film ne va ni manquer d’humour ni de piquant. La musique rythme immédiatement notre entrée dans le récit, ainsi que le cadre en constant mouvement. Tout se pose à l'arrivée chez la grand-mère, alors que l’ennui de la petite fille s’installe. A peine l'histoire commence-t-elle, que les dialogues et les situations esquissées prêtent à sourire.
La « Babouchka », figure de la grand-mère russe, est un personnage archétypal, emblématique de la Russie et renvoyant à un univers de conte. Ici, tout cela est dynamité et la réalisatrice s’amuse à en donner une représentation plus burlesque et prosaïque. Les amies de la grand-mère qui se joignent ensuite à la fête complètent le tableau. Quel bonheur de voir ces vieilles dames réunies, chacune avec son caractère, ses tics, ses cheveux violet ou orange, sa silhouette courbée, grande ou dodue, et surtout une fantaisie sans faille ! La petite Maschunya va de surprise en surprise - et nous avec !
La réalisatrice Natalia Mirzoyan fait preuve d’une grande inventivité, d’une attention aux détails remarquable - surtout lorsqu'ils prêtent à rire ! - et d’un grand sens du rythme. Les personnages, décors, costumes et accessoires se multiplient tellement, que cela en devient ébouriffant ! Et tout du long, le trait fin et précis et les couleurs chaleureuses nous enchantent. Le regard malicieux de la réalisatrice fait mouche, et se double d’un regard tendre envers ces Babouchkas et cette soirée de partage transgénérationnel.
Un pur plaisir que ce court métrage qui nous en met plein les yeux et nous ravit de son irrévérence douce et joyeuse !