Oscar et Victoria nous parle avec délicatesse de la maladresse des adultes face aux enfants. Parfois, ces derniers jugent bon de ne rien expliquer aux enfants pour les protéger. Malheureusement, cela fait plus de dégâts. Depuis qu’il a vu sa maman emmenée sur un brancard au cœur de la nuit, Oscar a perdu l’appétit, le goût de jouer avec ses amis et même l’incroyable complicité qui le lie à sa peluche, une chouette qui parle.
Ce premier court métrage de Laurie Heinen, qui avait déjà participé à une réalisation collective avec Cameras etc. pour le film La Vie de Paulette, nous propose d’entrer dans l’univers visuel d’une artiste. Laurie Heinen s’est formée dans le textile. On retrouve la trace de cette formation dans Oscar et Victoria. En effet, le film est réalisé dans un mélange de couture, de patchwork, de papier découpé et de marionnettes. Le tout est mis en lumière avec soin : des couleurs chaudes suggèrent les moments heureux et confortables de la vie du personnage, tandis que des couleurs froides — du bleu, du violet — envahissent l’écran lors de cette nuit difficile où Oscar voit sa maman disparaître sans rien y comprendre.
En plus de son histoire simple et touchante, le film nous captive par l’originalité de sa réalisation. Les plus petits seront à même de s’identifier à Oscar et apprécieront sans aucun doute la matérialité des personnages et des décors, proche de leur univers sensoriel.