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Rouge comme le ciel

Âge :

Synopsis

Mirco, dix ans en 1970, vit en Toscane avec son père qui l’emmène régulièrement au cinéma voir des westerns. Pour imiter ses héros, Mirco décroche un fusil placé au dessus de la cheminée, mais le coup part. Devenu presque aveugle, il doit poursuivre sa scolarité à l’institut Cassoni à Gênes. L’adaptation est difficile. En classe, Mirco doit rendre un devoir sur les saisons. Comme il a refusé d’apprendre le braille, il dérobe un vieux magnétophone et enregistre en cachette des sons naturels ou fabriqués. Il découvre qu’en coupant et collant les bandes, il peut créer de véritables histoires : un nouveau monde s’ouvre à lui... Il intitule son devoir sonore « La pluie a cessé, place au soleil ». Son professeur est très enthousiaste mais le directeur de l'école n'approuve pas du tout ses expériences et fait tout pour l'en écarter. Mais Mirco, loin de se résigner, poursuit sa passion...

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L'avis de Benshi

Avec un titre d'une poésie délicatement surnaturelle, le film nous invite avec douceur à ressentir le drame que vit un jeune garçon. Passionné de cinéma, il devient presque aveugle. Comment percevoir le monde sans regard ? Et surtout, comment vivre sa passion alors même que celle-ci semble désormais inaccessible ?

Tirée de la véritable histoire de Mirco Mencacci, le film nous offre une belle leçon. Un jeune aveugle réussit à nous offrir une perception plus profonde, plus belle, et aussi plus clairvoyante de la beauté et de l'art. Alors oui, le ciel peut être aussi bleu que rouge, la vision de notre monde ne s'arrête pas seulement à nos yeux grands ouverts. Voir avec nos oreilles, percevoir avec notre peau, telle est la plus belle invitation que nous offre ce récit filmique.

Rouge comme le ciel est aussi un très beau film sur l'enfance où, avec Mirco, un garçon intrépide que rien n'arrête, nous partageons le quotidien de ces enfants assignés à vivre loin de leurs familles, parce qu'aveugles. Nous partageons leurs joies comme leurs désarrois et solitudes, avec une émotion parfois poignante. Le cinéaste a réussi à filmer l'intimité de ces enfants aveugles avec une rare délicatesse du regard, sans jugement moralisateur ni pitié. Toute la beauté du film réside dans ce réalisme humaniste qui s'attache à nous dévoiler le quotidien d'enfants exclus et discriminés car touchés par le handicap. Véritable œuvre qui prône la découverte et plus encore l'intimité avec ces jeunes aveugles, Rouge comme le ciel nous fait sentir combien le monde ne s'arrête pas à nos peurs, ni même nos différences. L'imaginaire est une puissance de vie, tel semble être aussi le message porté par ce formidable film initiatique. C'est parce que Mirco prend très au sérieux le cinéma qu'il réussit l'exploit d'offrir à ses camarades ce monde de tous les possibles, il leur permet d'ouvrir leurs yeux et leurs oreilles à la richesse de la perception.

Véritable tour de force qu'il réussit à créer, Mirco surmonte ses peurs, combat son désespoir pour faire de son handicap un allié. Sa cécité lui permet d'inventer un nouveau langage, afin d'accéder à une dimension unique. C'est la plus belle leçon que ce récit de vie nous offre. Combien l'enfance est toujours ce temps de tous les possibles, du courage comme de l'imaginaire, de la confiance comme de l'amour.

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A partir de quel âge

Rouge comme le ciel est une œuvre humaniste, à la fois émouvante et optimiste qui s’adresse à tout le monde. C'est un film particulièrement recommandé pour le public jeune (dès 7 ans) afin de lui permettre d'appréhender le handicap, avec douceur et compréhension. Le film est porteur d'un message noble et courageux, en toute humilité il milite pour la solidarité avec celles et ceux qui nous semblent si différents.

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Les bonnes raisons de voir le film :

  1. Découvrir une histoire inspirée de faits réels
  2. Partager le quotidien d'enfants non-voyants, à leur hauteur
  3. La beauté et l'inventivité des créations sonores de Mirco
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Informations complémentaires

Un récit authentique

Mirco Mencacci est né en 1961 à Pontedera, une petite ville de Toscane. Il perd la vue à l’âge de 8 ans dans un accident domestique. Il développe alors une extrême sensibilité aux sons et devient musicien professionnel et producteur de musique. Mirco est l’inventeur du « son sphérique », utilisé pour la première fois dans un film de Michelangelo Antonioni et exploité depuis, par d’autres ingénieurs du son. Sa perception et l’apport qu’il fait au monde cinéma sont intrinsèquement liés au fait qu’il a perdu la vue lorsqu’il était enfant. Il a travaillé notamment aux côtés de Nanni Moretti Le Caïman, de Fernan Ozpetek et de Marco Tullio Giordano.

Nos meilleures années

Mirco, audiodescripteur pour ses camarades : lors de leurs sorties au cinéma, Mirco raconte à ses camarades les actions, il connaît par cœur le film. Il agit comme un audiodescripteur. L’audiodescription est un procédé qui permet de rendre des films, des spectacles ou des expositions, accessibles aux personnes non-voyantes ou malvoyantes grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l’œuvre. La voix de la description est placée entre les dialogues ou les éléments sonores importants afin de ne pas nuire à l’œuvre originale. Elle peut être diffusée dans des casques sans fil pour ne pas gêner les autres spectateurs.

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  • Catégories

  • Le sens de la vie
  • Mots-clés

  • Récit initiatique
  • Famille
  • Handicap
  • Réalisateur :

  • Cristiano Bortone