Sunflower girl est un court métrage réalisé en prise de vue réelle mettant en scène une jeune fille de 13 ans prénommé Kuei. D’origine chinoise et née aux États-Unis, Kuei vit dans un quartier de New-York avec sa petite sœur Abigail et sa mère, gérante d'un pressing.
Après un prologue qui campe la relation de la jeune adolescente avec sa mère, le récit s’ouvre sur une séquence nous invite à découvrir en off, les sentiments, impressions et souvenirs de Kuei. Dans cette aparté qui donne accès à l’intériorité du personnage, Kuei confie le souvenir qu’elle a d’un dicton appris lorsqu’elle était petite à l’école : « Ta famille est ta force aussi bien que ta faiblesse. » Ces mots ouvrent le film sur une réflexion universelle de même qu’ils annoncent le récit à venir. Dans un discours pudique, la jeune fille évoque en filigrane sa « différence » et l’expérience de grandir dans un pays autre que celui d’où provient sa famille. Cette même phrase évoque aussi la petite sœur dont Kuei doit prendre soin alors qu’elle n’a qu’une envie : faire du skate et se rapprocher de Skylar, un garçon lui aussi skater.
Tiraillé entre son désir amoureux, l’élan de liberté que lui offre sa planche à quatre roues et son devoir de grande sœur, le personnage de Kuei déambule dans les rues de New York un jour d’été. La réalisatrice s’approche au plus près du visage de sa jeune actrice pour nous permettre d’y lire ce qui la traverse. On est émus par ses émotions, son mélange de réserve et d’aplomb.
Sunflower, surnom que Skylar donne à Kuei après avoir découvert un tournesol à l’arrière de sa planche, est un film solaire. Tournées en numérique et ponctuées de quelques plans en pellicule, les images sont baignées de teintes chaudes. La bande sonore évoque l’éveil, quelque chose qui grandit, se gonfle : le désir d’être libre et de tomber amoureux. Ce court film s’inscrit parfaitement dans une lignée de films, longs ou courts, que l’on nomme « coming of age » et qui raconte les premiers émois pré-adolescents ou adolescents et le passage de l’enfance à l’adolescence. Parmi eux, également tournés aux États-Unis et concentré sur Steeevie, un jeune skateur de 13 ans, le très joli 90’s de Jonah Hill.