
- A partir de 10 ans
Wardi a onze ans et vit dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban. Lorsque son arrière-grand-père, Sidi, lui confie la clé de sa maison en Palestine qu’il a quittée soixante-dix ans plus tôt, Wardi s’interroge tout à coup sur son identité. En quête de réponses, elle questionne ses proches qui lui racontent leurs souvenirs, reconstituant peu à peu la mémoire familiale et l'histoire de leur exil.
Nous entrons avec Wardi, 11 ans et héroïne éponyme du film, dans le camp de réfugiés palestiniens où elle a toujours vécu avec sa famille, au Liban. Quand son arrière-grand-père, Sidi, lui confie la clé de sa maison en Palestine, Wardi se retrouve dépositaire d’une mémoire familiale qu’elle ne connaît pas. Quelle est donc cette identité qui est la sienne, distincte de celle du pays où elle est née ? Pourquoi ne peut-elle simplement pas retourner dans cette maison où Sidi vivait auparavant, en Palestine ? Nous la suivons qui interroge les membres de sa famille sur trois générations - celles de Sidi, de ses grands-parents, Lutfi et Rozette, et de ses oncle et tante, Hannan et Pigeon Boy. A travers leurs récits se dessine l’histoire de leur exil, ainsi que des luttes et des souffrances du peuple palestinien au cours des décennies qui ont suivi la Nakba (la "Catastrophe" en arabe, terme qui correspond au déplacement forcé des deux-tiers de la population palestinienne lorsque fut crée l'Etat d'Israël en mai 1948, tel que l'annonce le carton d'introduction au début du film).
Au souvenir de la vie harmonieuse qui a précédée cet événement et dont se souviennent les plus âgés, s’oppose celui des affrontements et des humiliations qui ont suivis, et dont le réalisateur montre la violence et les traumatismes qu’ils ont provoqués. Tandis que le récit au présent est mis en scène avec des marionnettes et des décors en volume, les flash-backs le sont en dessin animé dans le style d'une ligne claire sur des fonds aquarellés, ce qui permet de distinguer facilement les différents temps de narration. A ces deux techniques d'animation s'ajoutent également des photos documentaires qui ancrent ce récit dans le réel, et le rend d'autant plus émouvant. Si ce film ambitieux ne fait pas l’économie des aspects sombres de l’Histoire, ceux-ci entrant évidemment en résonance avec l’actualité, le personnage de Wardi l’illumine de sa présence par sa curiosité et sa ténacité. De même, la relation avec son grand-père incarnant un lien de transmission sensible - celui du souvenir d’une terre qu’elle ne connaît pas mais qu’il lui a appris à aimer, et dont elle peut tirer la force d'imaginer son propre avenir.
A partir de 10 ans. Si l'espoir est incarné par le personnages de Wardi, le film fait aussi le récit de violences qui pourront susciter des questions.
Un film nourri par une expérience personnelle
Mats Grorud est un réalisateur et animateur norvégien. Il a réalisé deux courts métrages et travaillé en tant qu’animateur sur plusieurs longs métrages, documentaires et vidéoclips. Quand il était enfant, sa mère travaillait comme infirmière dans des camps de réfugiés au Liban. Dans les années 1990, Mats était étudiant à l’université américaine de Beyrouth, au Liban, et donnait des cours d’anglais et d’animation dans le camp de réfugiés de Bourj el-Barajneh. Il a écrit le scénario de son premier long métrage, Wardi, en s’appuyant sur les témoignages de ceux qui y vivent et à qui il dédie le film.
Mats Grorud : "Les personnages sont tous inspirés de mes amis et de leur famille. J'ai relié des commentaires entendus dans le camp à des informations tirées des entretiens que nous avons menés. Je souhaitais créer un lien entre la nouvelle et l'ancienne génération, à travers trois personnages principaux : Wardi, son arrière-grand-père Sidi et le mystérieux Pigeon Boy. Parmi les personnes expulsées de Palestine en 1948, de moins en moins sont encore en vie, il ne fallait plus tarder. Au départ, nous voulions réaliser un court métrage, mais au fur et à mesure que le scénario avançait, je souhaitais inclure plus de scènes et de dialogues et mieux montrer la situation des Palestiniens qui vivent dans les camps. Il nous est apparu, à mon producteur et moi, qu'un long métrage serait plus approprié."
Un travail d'équipe
Les différentes techniques et styles d'animation ont requis une collaboration de Mats Grorud avec la réalisatrice Hefang Wei (autrice notamment de Louise et la Légende du serpent à plumes) qui a supervisé l'animation des flash-backs en 2D, qui conservent le style de l'illustrateur et directeur artistique du film Rui Tenreiro : une ligne claire et des fonds aquarellés. Il a également travaillé pour la création des marionnettes avec le réalisateur Pierre-Luc Granjon (auteur notamment des Quatre Saisons de Léon) dont on reconnaît la "patte" dans le designe des personnages.
Catégories
Mots-clés
Rédigé par :
Wardi a onze ans et vit dans un camp de réfugiés palestiniens au Liban. Lorsque son arrière-grand-père, Sidi, lui confie la clé de sa maison en Palestine qu’il a quittée soixante-dix ans plus tôt, Wardi s’interroge tout à coup sur son identité. En quête de réponses, elle questionne ses proches qui lui racontent leurs souvenirs, reconstituant peu à peu la mémoire familiale et l'histoire de leur exil.
Une erreur s’est produite lors de la lecture de votre contenu
Merci de réessayer ultérieurement
Vous ne pouvez pas lire cette vidéo.
La limite de lecture simultanée à été atteinte sur ce compte.
Pour visionner ce contenu, vous devez être inscrit :
Pour visionner ce contenu, vous devez être inscrit :
Bloqueur de pub détecté
Désactivez le bloqueur de publicité pour accéder au contenu.