Les réalisatrices « ont cueilli » les souvenirs de quatre habitants d’un quartier de Marseille, liés à des végétaux qui font partie intégrante de leur quotidien, de leur vie. Chaque plante tisse un lien entre la France et leurs souvenirs d’enfance au Maghreb. Les spectateurs découvrent ainsi de petites histoires, des souvenirs tantôt drôles, tantôt poétiques, qui font de cette série un véritable voyage vers un ailleurs à la fois spatial et temporel.
La force des films réside également dans leur forme. La voix off des habitants est essentielle pour transmettre les sensations et les émotions aux spectateurs. Chaque personne commence par se présenter. Ainsi, c’est avec beaucoup d’humour que Mustapha nous raconte comment, adolescent, il fumait la clématite pour « faire comme les grands ». À travers ces récits, nous comprenons comment une plante peut s’inscrire dans une histoire familiale, voire même une tradition, telle la mauve liée au pique-nique du dimanche pour Nadira ou la clématite qui sert à soigner les verrues (grand-mère de Mustapha). Bien que chaque épisode traite d’un même sujet, chacun des films a sa propre subjectivité, liée notamment à l'histoire et la manière de raconter de l’habitant. Ainsi, Merzak nous parle de sa découverte du thé à l’armoise au beau milieu du Sahara, tel un conte des mille et une nuits. Et c’est alors avec brio que les réalisatrices réussissent à souligner cet aspect à l’image, avec la présence d’un tapis volant par exemple…
L’animation en papier découpé sublime également les propos. Les mauves dansent joyeusement dans le tajine (Nadira et la Mauve), ou les maisons se parlent (Mustapha et la clématite) et font revivre des images enfantines et poétiques ! Enfin, l’harmonie des couleurs ne fait qu’ajouter aux charmes de ces témoignages.
Cette courte série documentaire qui traite de la question de l’héritage culturel à travers les plantes et les gestes, saura toucher petits et grands…