Dans ce court métrage multi-primé en festivals, le réalisateur russe Konstantin Bronzit imagine le bout du monde comme un endroit à la fois perdu et très insolite : une maison qui est aussi un poste-frontière, tient en équilibre au sommet d’une montagne, ce qui donne lieu à toutes sortes de péripéties absurdes pour ceux qui l’habitent et y passent. Dans une forme d’accumulation comique, on y voit défiler toutes sortes de personnages qui entrent et sortent - une femme levée pour la traite matinale et un homme tiré brutalement du lit, une vache, un chat, un chien, un berger et son troupeau -, provoquant chutes, glissades et gags à retardement dans une sorte de ballet burlesque au rythme très précis.
Le film fait d’ailleurs référence à l’histoire du genre puisque cette maison en (dés)équilibre rappelle fortement celle de La Ruée vers l’or de Charlie Chaplin (1925) - une tempête fait glisser au bord du ravin la cabane où dorment Charlot et son comparse, chacun de leur mouvement provoquant de dangereuses inclinaisons. Comme ce classique du cinéma burlesque, Au bout du monde sera apprécié par petits et grands… Attention à la chute finale !