Le délicat film de fin d'étude d'Alix Penon nous conte l'histoire d'un trublion chez les castors, qui se sert des brindilles et de souches comme instruments de percussion au lieu de se consacrer à la construction collective du barrage. Le titre est donc à entendre comme un « au-delà » au sens large : en laissant derrière lui le barrage et la tribu, notre castor renonce à ce qui ferme l'horizon pour prendre des risques. C'est ainsi qu'il fait de nouvelles expériences, suit le courant de la rivière, dévale une cascade et rencontre des grenouilles qui apportent leur contribution à ses improvisations dans une jam-session finale de musique concrète. Une souche d'arbre se transforme ainsi en tambour et quelques planches de bois en balafon. Récit au trait clair d'une trajectoire singulière au sein d'un groupe, ce film est aussi une célébration du pouvoir de l'imagination et d'une attention au monde et à sa beauté.