Ce court métrage à l’atmosphère pop et aux couleurs acidulées se déguste comme un petit bonbon. Drôle et malicieux, il aborde avec beaucoup de finesse et de sensibilité les premiers émois amoureux. Le graphisme, simple et enfantin, marque par une idée visuelle très efficace : quand les personnages veulent s’embrasser, leurs lèvres se colorent d’une lumière rose fluo pailletée et scintillante ! C’est un peu magique, assez fascinant, et ça rend concret des notions telles que l’amour et même le consentement. Car le préalable indispensable à un bisou échangé, c’est une bouche qui s’illumine, et une autre qui s’illumine à son tour. Cette coloration exprime un sentiment au-delà des mots, et montre ce qu’on n’ose pas dire parfois, voire ce qu’on cache de nos désirs les plus profonds… pourtant si lumineux ! À la manière d’un rougissement, cette sensation peut surprendre et rendre un peu honteux. Mais, pour citer Philippe Katerine, au fond ce que tout le monde veut, ce que tout le monde cherche, c’est « des bisous, des bisous, des bisous… » !
Le travail sonore et musical contribue à l’ambiance douce et estivale du film, y ajoutant une charmante touche de fraîcheur et de romantisme. Les voix des enfants, très réalistes et vivantes, sonnent parfaitement juste.
L’amour est un sentiment mystérieux, qui fascine les enfants autant qu’il les rebute. Avec légèreté, Beurk ! dédramatise et leur montre qu’il est un beau sentiment que tout le monde peut ressentir, à tous les âges, et auquel il est doux de se laisser aller, pour peu qu’il soit partagé et consenti avec la personne de son choix.