Le court métrage propose une belle histoire qui invite au réenchantement du quotidien, en toute simplicité, grâce à la force de l'imaginaire qui permet ici de rassembler deux personnages de différentes générations. Réalisé avec des personnes animés en numérique en deux dimensions avec des décors peints sur papier, le film donne au final l'impression d'une animation en papier découpé. Les traits des personnages sont figurés en quelques lignes essentielles et les couleurs vives utilisées offrent une véritable fête chromatique au regard. La technique d'animation choisie nous invite à nous replonger dans l'enfance où l'imaginaire est une source de jeu infinie, brisant immédiatement le poids de la solitude. L'histoire, touchante, est celle d'un homme dont la fonction est de rendre un parc agréable pour tous. Mais quand le moment est venu de prendre sa pause, le jardinier se sent exclu de la vie sociale qui se trouve autour de lui, auquel il n'est pas invité. Cette mise en marge est ainsi discrètement soulignée par la poésie du récit qui va offrir au personnage principal un nouveau chemin. Le Monsieur de l'histoire est double : c'est le nom du chien imaginaire, qu'on interprète aussi comme l'incarnation et la projection du jardinier, car il est celui que personne ne voit, du moins auquel on ne prête pas attention. La dimension décomplexée du jeu avec le soutien d'une petite fille l'entraîne dans une nouvelle danse où l'imaginaire s'affirme comme une ressource d'émerveillement quotidien.