Dans ce récit initiatique, un petit oiseau, qui d’ailleurs n’est pas « petit », mais « moyen » comme il le rappelle avec fierté et aplomb à ses parents, se perd à la faveur d’une tempête. « À la faveur » pourrions-nous dire car, si dans un premier temps l’événement a quelque chose de tragique, Dimitri se révèle très vite être d’un entrain et d’un optimisme contagieux. Une plume de sa mère entre ses pattes telle une amulette, il puise judicieusement dans l’énergie de ceux que le hasard a mis sur son chemin pour imaginer des solutions. Makeba, une girafe maternelle et rassurante, Oko et Pili, un zèbre et un lémurien chaleureux, Habibi, une autruche qui court et parle plus vite qu’elle ne pense et même Latyr, le babouin sorcier peu commode se joignent à Dimitri dans la quête qu’il mène pour retrouver ses parents. Unissant leurs forces, les animaux de la savane parviendront à remettre Dimitri dans le droit chemin malgré quelques obstacles.
À leur contact et face à l’épreuve, ce dernier grandit et devient à même de choisir sa destinée. Avec délicatesse et légèreté, Dimitri à Ubuyu apprend aux plus petits que l’autonomie se situe toujours sur un fil tendu entre les autres et soi-même. Réalisés en mousse de latex avec des squelettes métalliques, les personnages de ce court-métrage réalisé par Agnès Lecreux et Fabien Drouet allient la modernité du numérique et le charme de l’animation de marionnettes artisanale. La facture esthétique du film le rapproche presque d’une animation 3D et pourtant, on sent bien la douceur du stop-motion dans le rythme du film et dans les expressions de visage des personnages. Porté par un casting de voix convaincant et des musiques qui nous font voyager au cœur du continent africain, ce court-métrage saura émouvoir les jeunes enfants qui s'identifieront sans peine à la figure à la fois réaliste et positive de Dimitri.