Si les récits mythologiques de la Grèce antique sont plus ou moins connus notamment à travers quelques grands noms héroïques, le personnage d’Icare n’est évoqué qu’à travers sa chute. D’où l’enjeu de ce film qui est dédié à ce jeune homme autour d’une libre interprétation du récit mythologique. Ainsi, Icare devient ici le grand ami de celui que l’on appellera Le Minotaure et qui sera enfermé dans un labyrinthe pour terroriser Athènes et ses jeunes adultes sacrifiés. On retrouve également ici Minos, Dédale, Pasiphaé, Thésée, Ariane comme dans les histoires originales, mais avec une attention toute particulière à Icare. Celui-ci est de plus en plus sensible à l’injustice du roi Minos qui condamne l’innocent Astérion, fruit défendu des amours de son épouse Pasiphaé, à devenir le monstre du labyrinthe.
Cette nouvelle adaptation redonne le goût de l’aventure des récits classiques à l’instar des films de Rémi Chayé (Tout en haut du monde, Calamity) et Tomm Moore (Brendan et le secret de Kells, Le Chant de la mer, Le Peuple loup). Elle assume également l’aspect dramatique des récits mythologiques tout en s’intéressant plus particulièrement aux personnages marginalisés comme Astérion/le Minotaure. Dès lors, les monstres ne sont plus ce que l’on pense, notamment Thésée et Ariane qui sont d’habitude au centre de l’histoire sont ici peints selon un regard plus critique.
L’animation est ici au service d’une reconstitution plutôt fidèle de la Crète de l’Antiquité puisqu’elle s’inspire des traces archéologiques de cette civilisation. Les décors sont ainsi réalisés avec soin et mis en valeur avec la lumière chatoyante propre au cadre méditerranéen.