Jacob et les chiens qui parlen est un joli conte optimiste sur l’idée de progrès. À la fois réaliste et fantastique, ce film d’animation letton nous fait découvrir Riga, une capitale en perpétuel mouvement. Dans la mise en image des décors, Riga, et surtout, Maskachka, son plus vieux quartier, sont présentés avec un certain réalisme, néanmoins stylisé. On découvre le quartier de Maskachka, avec ses maisons basses et colorées, et le centre de Riga, plus moderne, avec ces immeubles gris et hauts. En braquant son objectif sur Maskachka, quartier encore préservé d’une urbanisation ultra moderniste, le réalisateur Edmunds Jansons inscrit son récit au cœur des problématiques urbaines contemporaines. Deux visions du progrès s’entrechoquent alors. L’une, moderniste, est incarnée par le père du jeune Jacob, architecte de gratte-ciels et l’autre, soucieuse de protéger le patrimoine historique, est incarnée par Mimi, la cousine de Jacob, qui très vite se rallie à sa cause. Ainsi, le film fait de Jacob et Mimi les héros d’une génération nouvelle qui, en faisant tout pour empêcher la construction d’un gratte-ciel, repensent la notion de progrès et inventent un futur qui se soucie du passé.
Le film est aussi un film fantastique, bercé par des pensées magiques propres à l’enfance. Jacob, notre petit héros, a un secret : il pense pouvoir modifier la réalité grâce à ses dessins. Si le mystère plane autour du caractère divinatoire ou magique des dessins du jeune garçon, Jacob est un enfant qui sait ce qu’il veut et possède déjà une grande maturité. De même que Mimi qui est indépendante pour son âge et le revendique ! Deux personnages que l’on a donc grand plaisir à suivre tout au long de cette épopée urbaine en plein territoire de l'enfance.
Les dessins de Jacob ne constituent pas le seul élément fantastique du film. Se promènent également dans la ville des mimes tout en rondeurs, des ouvriers qui font du toboggan sortis tout droit d’un film de Chaplin, et même des chiens qui parlent !
Enfin, ce que l'on apprend à travers cette fable urbaine et écologique, c’est que les rêves d’enfants, s’ils sont investis de leur énergie à nulle autre pareille, peuvent devenir réalité.