Après avoir découvert De la Neige pour Noël en 2014, quel plaisir de retrouver nos adorables héros norvégiens toujours plein d’entrain ! Pour ce second opus, toujours inspiré de l’univers du célèbre artiste norvégien Kjell Aukrust, le réalisateur a de nouveau opté pour l’animation de marionnettes en image par image. Choix audacieux, car la Norvège n’avait pas produit de film en stop motion depuis près de quarante ans ! Mais selon le réalisateur, seule cette technique d’animation dite artisanale - en opposition à l’animation par ordinateur - pouvait donner au spectateur l’impression de réalisme recherchée, et rendre hommage au style des personnages originaux.
Ce film d’animation truffé de gags est bien plus intelligent qu’il pourrait y paraître au premier abord, caché derrière ce titre presque humoristique. Il est question ici des grandes notions et valeurs que tout individu se doit d’acquérir en grandissant : l’esprit de compétition et la gestion des rivalités, la solidarité et l’esprit d’équipe. La Grande course au fromage stimule également l’imagination et la créativité ; c’est un plaisir de découvrir tout au long du film les nouvelles inventions de Féodor, figure paternelle et responsable du film. La représentation de l’enfance et de ses contradictions, à travers les personnages de Ludvig et Solan que tout oppose, est d’une grande justesse, et le choix de leur forme animale n’est pas un hasard : un hérisson pour le timide et peureux Ludvig, et une pie bavarde pour l’impulsif et intrépide Solan.
Pour accompagner avec énergie ces petites figurines de latex ne dépassant pas les vingt-cinq centimètres, la bande originale enregistrée par The Norwegian Radio Orchestra mêle musique classique et morceaux de jazz des années soixante, illustrant parfaitement l'alternance entre les moments d'émotions puis de suspens du film.
Un bon moment à partager en famille, et pourquoi pas, avant de déguster un bon fromage !