Au monde de l'enfance, tout est possible, même et surtout le merveilleux ! C'est à cette pétillante poésie du quotidien, magnifiée par l'imaginaire d'une jeune enfant, que la cinéaste nous invite à prendre part. Et ce qui nous fait vraiment sourire, c'est de constater qu'un rien peut déclencher l'esprit imaginatif d'un enfant.
C’est très souvent l’ennui qui en est la cause, ou comme ici, la juste indignation d'une petite fille qui voit son parent la délaisser au profit d'un appel téléphonique. Mais notre fillette est assez intrépide. Son père refuse de l'entendre ? Il ne veut pas arrêter sa conversation ? Tant pis, elle saura se débrouiller toute seule avec sa luge. Pourtant, tout avait si bien commencé ! Elle était bien emmitouflée sur sa luge que son père tirait, leur promenade commençait sous les meilleurs auspices.
Mais ne dit-on pas qu’au royaume des enfants, les adultes n’ont pas vraiment leur place ? Ayant perdu l'attention de son père, notre jeune fille se lance alors dans une aventure extraordinaire : elle va gravir comme une grande la colline qui devient un château fort imprenable qu’elle saura atteindre avec une célérité plus qu’admirable ! La voilà enfin arrivée au sommet. Victoire ! Mais la descente s’annonce vertigineuse… Et alors le récit va plus loin encore dans la magie de l’imaginaire. En effet, tout semble devenir possible pour notre jeune héroïne, tout en haut de sa colline. Si la colline est un château, alors cela suppose aussi une princesse, un dragon et même un prince en armure...
Sur un fond blanc neigeux, la cinéaste a réalisé à grands traits noirs, fluides et tourbillonnants, une animation enlevée, rythmée par la symphonie de Tchaïkovski. Les formes crayonnées, proches du fusain et de la mine, tranchent avec les douces couleurs pastel des décors. Sans paroles, ce court nous donne le sourire car si notre fougueuse héroïne vit seule une aventure irréelle un brin périlleuse, elle saura renouer avec son père pour une plus belle et plus longue balade en luge !