Si vous aimez rire aux éclats, La Saint-Festin est un court métrage incontournable ! Le film s'ouvre sur un générique absurde, sur fond d'émission de radio, « Radio Ogre », évoquant la Saint-Festin qui aura lieu le lendemain, le 40 novembre. S'en suit une course-poursuite entre un ogre et un enfant, provoquant des cris qui s'arrêteront très vite puisqu'après une chute, l'ogre perd toutes ses dents : il devient alors inoffensif. Ce court métrage est une véritable parodie de conte, dans laquelle l'ogre, protagoniste de l'histoire, est bien plus drôle qu'effrayant !
Tous les éléments du conte sont réunis... Toutefois, le personnage archétypal de l'ogre est détourné, tourné en dérision. Après le film, pourquoi ne pas proposer à vos enfants de chercher les points communs et les différences avec les ogres qu'ils ont l'habitude de rencontrer dans leurs lectures ou dans d'autres films. Y-a-t-il beaucoup d'ogres qui croient à la petite souris ? Qui se couchent à huit heures du soir ?
L'univers merveilleux des contes est bien différent dans ce film, car l'ogre vit dans un petit appartement, il a des problèmes d'argent lorsqu'il se rend chez le dentiste et va faire ses courses chez « nonoprix » (détournement de nom satirique qui montre bien la forte dimension parodique du film). Les adultes repèreront sans doute d'autres références, qu'ils pourront partager avec les enfants, comme le clin d'œil au cinéma de la Nouvelle Vague et la parodie, au détour d'un plan, d'une scène avec Jean-Pierre Belmondo dans A Bout de Souffle de Godard.
L'humour du film provient également de l'interprétation, et de la prouesse de François Morel qui interprète toutes les voix du film (la radio, l'ogre, le dentiste…). L'accent, les intonations et les tournures de phrases font de l'ogre un personnage maladroit, sympathique et drôle malgré lui.
Toute la force du film réside dans l'animation charmante car disparate. L'ogre dessiné à gros traits déambule dans des décors composites : images d'archives, prises de vue réelles, dessins sur feuille à petits carreaux, photographies… Les réalisateurs ont créé un univers singulier à partir d'images à la fois poétiques, humoristiques et parfois même engagées.
Enfin, la tension qui nait à la fin du film est exquise : l'ogre va-t-il manger les enfants de sa chère et tendre danseuse ? Le suspense est brillamment mis en scène grâce à un montage alterné et un jeu sur la couleur rouge, couleur de la passion et du sang !
Ce commentaire de Daniel Pennac ne pourra que convaincre vos enfants de regarder ce délicieux court métrage : « Les enfants, si vous n'aimez pas les ogres belges, les ogres belges vous adorent quelle que soit la recette… Ne leur faites pas de chagrin, courez vite à la Saint-Festin ! »