La Taupe au bord de la mer est une sympathique histoire sans paroles. Rendue vivante par les percussions et bruitages, c’est avant tout l’humour qui l’anime. C’est au son des vacances que la taupe entame son petit bout de chemin, loin du bruit du train et de l’odeur des déchets quotidiens, en creusant jusqu’à son rêve. Car cette petite héroïne vit bien loin de la carte postale enchanteresse que lui présente un magazine de voyage. Ce n’est pas sous les cocotiers qu’elle passe ses journées mais bien au milieu des ronces, des boîtes de sardines et des vieilles chaussures. De cette banlieue sale, en bordure de rails, elle n’espère plus rien et creuse vers le soleil. Malheureusement le rêve n’a pas supplanté la réalité : la plage est bondée et les badauds bruyants. Pas vraiment la place ensoleillée dont le petit animal avait tant rêvé. De surcroît, elle se fait chahuter. Et surtout, cet endroit est un véritable dépotoir ! Eh oui, l’herbe n’était pas plus verte de l’autre côté. Heureusement, « tout vient à point à qui sait attendre ». A la nuit tombée, les touristes disparaissent pour laisser la place à celle qui sait vraiment profiter, sous l’éclat lumineux de la lune, au son du roulis de l’eau…
Avec son dessin simple et son histoire courte, La Taupe au bord de la mer séduira petits et grands. Jouant des décalages entre rêve et réalité, c’est surtout son héroïne qui se retrouve en opposition totale avec ses encombrants camarades de vacances. Pourtant, bien que la situation semble désespérée, elle n’est pas sans humour et plusieurs scènes de ce court métrage russe feront sûrement rire aux éclats. D’autant qu’en 5 minutes, le film n’oublie pas de montrer que, si la nature est si belle, il ne faut pas oublier de la protéger contre les bêtises des hommes et les déchets si prompts à recouvrir le sable.