Le film démarre dans une véritable symphonie de couleurs, de chants et de danses : nous entrons dans un univers merveilleux, habité d’oiseaux de toutes sortes, aux plumages chatoyants et aux gestes gracieux. La voix de la narratrice – la fameuse chouette du cinéma-conteuse – nous indique que nous sommes ici transportés dans un temps où les animaux parlaient encore… Le film démarre donc comme un conte, pour ensuite prendre des allures de fable de La Fontaine. Confrontant un aigle à un roitelet, l’histoire joue sur la différence, notamment physique, entre les deux personnages : le grand et le petit, le fort et le faible... Ils s’affrontent autour d’un défi lancé par l’aigle, a priori impossible à relever pour le roitelet. Et pourtant celui-ci ne se démonte pas et tente le tout pour le tout pour décrocher le trône ! Le roitelet s’avère finalement plus rusé que l’aigle… Et si ce qui comptait, c’était de ne pas se laisser impressionner et d’oser faire preuve de malice ?
Tout le long du film, la musique, signée à la fois par Paul Jadoul, le réalisateur, et Yan Volsy, le compositeur, accompagne de magiques envolées vers le ciel, ménageant le suspense et soulignant le caractère aventureux de l’histoire. De bout en bout, on est ébloui par la beauté et la poésie du graphisme, et par le soin apporté aux dialogues. Le film laisse également une place à l’humour, notamment grâce au personnage de l’adorable et espiègle roitelet, qui tourne finalement l’aigle prétentieux en ridicule. Faisant ainsi tomber le puissant de son trône, et donnant une place de choix à un petit représentant du peuple, L’Aigle et le Roitelet est peut-être une fable plus politique qu’il n’y paraît…