Réalisé par Clotilde Zimille-Tran au sein de l’Atelier de Sèvres dans le cadre de ses études, Le Chemin de la victoire est un court métrage dynamique et léger qui interroge les notions de dépassement de soi et de compétition.
Dans un style proche du manga japonais, le film décrit l’état émotionnel d’une jeune fille confrontée à l’échec. Incapable de supporter qu’une autre puisse la dépasser, en l’occurrence la jeune Rose, Priya entre dans une espèce de fureur que traduisent très bien les dessins exagérés de la réalisatrice. Des traits ronds et simplistes, des expressions surjouées par des choix symboliques (disparitions momentanées des yeux ou de la bouche), des masses aux couleurs vives et une ambiance sonore minimaliste font de ce court métrage une expérience aussi saisissante que divertissante. Les jeunes spectateurs apprécieront sans aucun doute l’énergie de combat contagieuse qui anime les deux jeunes filles ainsi que leurs expressions faciales complètement surréalistes, parfois à deux doigts du comique.
L’intérêt émotionnel du film tient à la finesse d’écriture du scénario et à la description complexe du personnage principal. Bien que déterminée à gagner, Priya n’en est pas pour autant insensible. Comme le jeu, le sport est un espace codifié avec ses propres règles, mais lorsque la partie prend fin, on découvre sous le dobok (terme qui désigne le kimono au taekwendo) et la ceinture rouge de Priya, un cœur. La scène finale du film s’ouvre ainsi sur une jolie rencontre entre les deux adversaires, hors du tatamis.