Ca commence comme dans Les Temps modernes de Chaplin : la vie d'Armand, à l'usine, est rythmée par les boîtes de raviolis qui défilent devant lui et qu'il comptabilise. La pointeuse sonne la fin de la journée. Armand prend le métro, descend à la station Industricoly, rentre chez lui dans une cité-dortoir qui ressemble à un empilement de boîtes, identiques les unes aux autres. Dans ce monde, ça tourne, les chiffres, les compteurs, le trafic, tout circule automatiquement. Armand est un rouage parmi d'autres.
Mais serait-ce parce qu'il s'appelle Armand ? Qu'il est charmant ? Au cœur ardent ? Ou parce qu'il chérit sa petite fleur sur la fenêtre ? En tout cas, c'est en ouvrant un soir une sampiternelle boîte de raviolis que de celle-ci sort… un génie ! Le génie de la boîte de raviolis !
Armant a des goûts simples et il est généreux. Même encouragé par le bon génie, il ne cède pas à des ambitions démesurées. Deux vœux, (c'est deux avec ce génie)… et un horizon infini rempli de fleurs et d'oiseaux apparaîtra comme par enchantement, un paradis où cessera enfin le tic-tac infernal de la vie à la ville ! De quoi chanter ! De quoi se la couler douce ! Se payer un festin, comme au temps des rois ! Les pieds bien au frais dans un ruisseau ! Le bonheur !
Nous l'aurons compris, Le Génie de la boîte de raviolis est une déclinaison heureuse des Trois souhaits (un conte célébrissime), qui, ici, se rit de la morale. Pure pépite du cinéma d'animation (signée par Claude Barras, le réalisateur de Ma vie de Courgette), les personnages sont des marionnettes, animées en stop motion. Le récit tout en concision, est raconté en images et en chansons, avec un humour d'un raffinement exquis. Un pur plaisir !
Il est des films qui font grandir, qui font devenir meilleur, et Le Génie est de ceux-là.