Lors d’une journée d'été à la plage, quand personne ne veut jouer avec nous, il est bien nécessaire de faire preuve d’imagination pour trouver à s’occuper. Et s’il suffisait de creuser un tunnel pour accéder à des contrées lointaines ? Pour le petit garçon curieux et joueur de cette courte fable animée, c’est bien grâce à la force de ses bras qu’il va faire la rencontre d’une partenaire de jeu, vivant à l’autre bout de la planète.
Le tunnel de la nuit nous plonge dans un univers enfantin doux et poétique, notamment grâce à l’utilisation d’aplats de couleurs, qui se déclinent à travers des palettes chromatiques propres selon les différents décors du film. Ainsi se répondent et communiquent l’environnement orangé-vert du petit garçon et celui jaune et bleu de la petite fille, qui semblent vivre de part et d’autre du globe. Les tunnels creusés par les deux amis se transforment en tourbillons magiques et hypnotiques, mélangeant joyeusement les couleurs, pour devenir le transport de leurs voyages d’un monde à l’autre. Accompagnées d’une mélodie composée de percussions et de notes électroniques, ces plongées extraordinaires transportent les corps telles des particules cosmiques.
Véritable ode à la rêverie enfantine et à la puissance de l’imagination, le film est une invitation à recomposer une géographie libre et malléable, à l’image de jeux d’enfants, que la technique d’animation permet de figurer à merveille. En créant des ponts entre différentes parties du monde, ces voyages animés font inévitablement se mêler le jour et la nuit, jusqu’au moment où l’on ne sait plus trop bien où l’on est, comme lorsque l’on se réveille d’une sieste au soleil…