Tous les ingrédients du conte de Noël traditionnel sont ici rassemblés : la neige, les enfants impatients, les lettres, un héros haut comme trois pommes à qui s'identifier ou que l'on voudrait avoir comme ami, un traîneau, des rennes, et bien entendu… le Père Noël, tout en rondeur et habillé de rouge. Mais ce serait bien mal connaître le désormais célèbre Jacques-Rémy Girerd (La Prophétie des Grenouilles, Mia et le Migou) pour penser qu'il s'arrêterait là ! Là où L'Enfant au grelot se démarque des autres film du genre, c'est tout d'abord par l'originalité et le grain de folie insufflés au récit, qui a l'audace de présenter un Père Noël déprimé et en pleine crise existentielle, refusant de faire sa tournée et brûlant les lettres des enfants. Cependant, l'idée n'est aucunement de dénigrer cette illustre figure, bien au contraire. Il s'agit simplement de le rendre plus humain, et de faire de ce personnage hors du commun un homme comme les autres. Ce qui le rend d'autant plus touchant... Le film charme également par son esthétique enfantine et ses personnages proches de la caricature, avec leurs corps aux formes étranges et leurs nez disproportionnés.
L'Enfant au grelot est également un délice pour les adultes, qui reconnaîtront sûrement les nombreuses références picturales insérées dans le film : la chambre de Grand Jacques ressemble à s'y méprendre à La Chambre de Van Gogh à Arles (Van Gogh, 1888). Et ces références ne se cachent pas uniquement dans les décors car le personnage de Grand Jacques (qui n'a pas été affublé de ce nom par hasard !) fonçant à toute allure sur son vélo, nous rappelle avec grand plaisir le Jacques Tati de Jour de fête.
Un conte de Noël plein de tendresse qui sort – en pédalant ! – des sentiers battus, pour le plus grand plaisir des jeunes spectateurs !