Les personnages des quatre courts métrages qui composent ce programme, les bien-nommés P'tits explorateurs, ont pour point commun une curiosité qui les pousse à la découverte et aux rencontres. Celles-ci se font aussi bien au coin de la rue ou dans le jardin, comme dans les deux films qui ouvrent le programme, Chemin d'eau pour un poisson et Le Renard minuscule, qu'à la suite d'une collusion galactique, telle que dans le dernier film, Clé à Molette et Jo. On voyage donc dans des univers narratifs et graphiques très différents (réalisation sur ordinateur en 2D et 3D, papier découpé) jusqu'à se retrouver projeté dans l'Univers avec la petite bande d'enfants de Clé à Molette qui constitue le point d'orgue du programme.
Si les trois courts qui le précédent reposent chaque fois sur une ligne narrative assez simple et sans dialogues, Clé à Molette nous propose une intrigue plus touffue où six personnages, cinq enfants - Jo, Susie, Jimmy, Martin et Plouc - et un robot - Clé à Molette - se retrouvent embarqués dans une aventure pleine de rebondissements. La grande intelligence du scénario est de nous faire découvrir le monde de l'un d'entre eux, Jo, atteint de surdité, de la même manière que les cinq enfants découvrent l'espace extraterrestre grâce au robot Clé à Molette : il s'agit de deux univers intrigants, surprenants et fascinants. D'ailleurs, Susie nous rappelle utilement au début du film que dans l'espace, les ondes sonores ne se propagent pas et c'est donc Jo qui s'adapte avec le plus de facilité à ce nouvel environnement, lors de leur voyage vers les étoiles. Ce joli film court évite donc tout discours préconçu sur le handicap et nous rappelle à quel point la langue des signes a à voir avec le cinéma, en privilégiant le langage corporel et les expressions du visage. Il est possible qu'en sortant du cinéma, les enfants et les grands aient envie de s'y essayer !