Comme le titre de ce court métrage l’indique, Mal de terre prend le contrepoint du mal de mer en le transposant sur terre, dans un film sans paroles et dans une aventure surréaliste. Un marin au corps massif se sent bien démuni et maladroit sur terre après avoir quitté son embarcation qu’il doit rarement quitter. C’est poussé par l’amour qu’il prend le risque de sortir de sa zone de confort pour rencontrer la belle. Or, le chemin à travers la ville et la foule se révèle être une éprouvante aventure pour ce marin décidé malgré tout à aller au bout de son désir.
Comme dans son précédent court métrage Le Vélo de l'éléphant (2014), qui racontait l’histoire d’un imposant éléphant dans l’espace urbain qui rêvait de liberté en cherchant à acquérir un vélo, Olesya Shchukina, la réalisatrice et scénariste de Mal de terre, se focalise sur l’histoire touchante d’un personnage impressionnant qui devient un être perdu lorsqu’il sort de son bateau, son foyer protecteur. Cette découverte de la ville est traitée de manière burlesque et poétique, à la manière des personnages mutiques, courageux et déterminés interprétés par Buster Keaton. Une belle manière de rappeler aussi aux plus jeunes que derrière l’assurance des adultes se cache aussi de tendres cœurs emplis d’affection qui dans certaines circonstances peuvent se rendre bien maladroits.