Parents comme enfants, le personnage de cette petite fille qui peine à s’endormir nous semble tout de suite familier. Munie de sa lampe de poche, elle brave le noir et les formes étranges que la nuit prête aux objets qui l’entourent. Sa chambre devient alors un petit théâtre d’ombres, un cinéma de poche qui lui permet de surmonter ses appréhensions et de les transformer en ressort créatif. Si Matilda prend d'abord peur devant la tête de monstre projeté sur son mur, elle comprend ensuite qu'il s'agit des ombres associées de l’agrafeuse et du pot à crayons, avec lesquelles elle peut aussi s'amuser... De même en approchant ou en éloignant les objets de la source lumineuse, elle crée des personnages plus ou moins grands et impressionnants !
Dans un décor réaliste et une animation stop-motion très soignée (on peut d’ailleurs remarquer au-dessus du lit de Matilda un clin d’œil à une œuvre de référence du genre, avec l’affiche du film Ma Vie de courgette de Claude Barras), Irene Iborra et Eduard Puertas nous content ce petit moment où se mêlent inquiétude et excitation. Les enfants se reconnaîtront sans peine dans ce court métrage qui permettra peut-être aussi de mettre des mots et des images sur leurs propres peurs nocturnes.