Après trois magnifiques courts métrages (Le Réveilleur, Le Gnome et le Nuage, Mélodie des bois), Filip Diviak quitte les univers fantastiques et médiévaux pour embrasser une fiction plus contemporaine. Toujours guidé par son amour de la narration, il propose une histoire au premier abord anodine qui révèle bientôt toute son originalité. Comme toujours dans son cinéma, un rien en dit beaucoup. Sans même une parole, on comprend qu’Edgar est un petit monsieur tatillon, qui a le souci du détail, tout particulièrement quand il s’agit de son intérieur. Pourtant, le choc de sa découverte à l’abattoir le pousse à adopter un veau, sans même une hésitation. Une décision qui va littéralement tout bousculer.
À travers le regard de cet adulte ayant conservé son (grand) cœur d’enfant, on découvre un discours politique sur l’industrie agroalimentaire, la consommation de viande et la maltraitance animale. Des sujets intéressants qui amènent rapidement des questionnements. A la manière d'Edgar qui fait un pas de côté dans son quotidien, Filip Diviak nous propose de prendre du recul sur notre société, de réfléchir au-delà de l’histoire touchante et de poser un nouveau regard sur des sujets primordiaux. Tout cela pourrait sembler bien sombre, mais ce serait oublier que le sens de l'humour du réalisateur qui amène toujours le rire avec intelligence.