Et si les légumes étaient doués de parole et de sentiments comme nous, humains ? C’est sur ce principe qu’est construit le court métrage Patate et le jardin potager de Benoît Chieux et Damien Louche-Pélissier produit par le studio Folimage en 2000.
Soumis aux allées et venues du jardinier, les légumes n’attendent qu’une chose, être cueillis. Mais lorsqu’ils parviennent à quitter seuls le potager qui les a vu naître, les règles du jeu changent. Désormais, ils sont libres et ont envie de le rester car découvrir le monde est une expérience formidable et pleine de rebondissements. Au-delà des grandes palissades du potager, on croise d’abord coccinelle, sauterelle et papillons, puis un gros caillou à la sagesse proverbiale. Et enfin, on découvre l’envers du décor... Dans son antre, une serre transformée en laboratoire pour accueillir ses expériences, le jardinier entend créer de toutes pièces le légume du futur. Lorsque Carotte, Brocoli et Poireau découvre le pot aux roses, ils sont prêts à tout pour se sortir de là, eux et leurs copains légumes !
En transposant les relations que nous entretenons avec notre propre humanité à celles qui nous unissent au monde végétal, le film évoque le mythe de Frankenstein. On y retrouve la figure du scientifique mégalomane désireux de créer de toutes pièces un être - un légume - surpuissant qui fasse sa gloire. La créature apparaît finalement aux yeux des siens comme un monstre. Prénommé non sans humour « Soupe », ce monstre-légume n’est pas sans rappeler les créatures peintes par Giuseppe Arcimboldo.
Grâce à la technique d’animation traditionnelle du dessin sur cellulo (papier transparent), ce court métrage plein de suspense nous entraîne dans un monde coloré et onirique où des légumes qui parlent sont prêts à tout pour sauver leur peau.