Lorsque l’on est enfant, les vacances d’été - plus communément appelées « les grandes vacances » - sont un moment charnière et mémorable de l’année. Arrivés à un certain âge, elles sont même déterminantes dans notre construction sociale et identitaire. Ce sera le cas pour Lea. Petite fille introvertie doté d’un air quelque peu mélancolique, Lea n’est pourtant pas une solitaire. Justement habitée par la volonté d’appartenir à un groupe, elle est prête à relever tous les défis lancés par la bande de garçon qu’elle souhaite rejoindre. Pour leur prouver qu’elle est courageuse et digne de confiance, mais pour se prouver également à elle-même qu’elle mérite sa place, tout autant qu’eux, au sein du groupe.
Conjugué avec la capacité de Joya Thome à saisir ce sentiment unique de l’été, le récit qui se déroule dans une petite ville de campagne allemande dans les années 90 laisse transparaitre une douce nostalgie. Nostalgie du dernier été passé pour les enfants, nostalgie de l'enfance pour les adultes. C’est sans doute là que réside le point fort du film : il peut parler à toutes les générations, en étant appréhendé soit comme un miroir, soit comme un vieil album de photos de vacances.
Reine d’un été nous expose la vie des habitants de Niendorf vu par le prisme de l’enfance, à travers les yeux de Lea, Nico, Robert, Paul, Mortiz et Leon. Les adultes sont représentés, à l’inverse des personnalités complexes des enfants, de manière relativement manichéenne. La réalisatrice a ainsi retranscrit avec une grande justesse le regard encore ingénu que les enfants portent sur eux, et leurs jugements sans compromis.
Le récit est à la fois simple et riche : plusieurs personnages secondaires croiseront la route de Léa et la feront grandir. Au fil de l'été, elle dévoilera sa compréhension du monde complexe des adultes et s’affirmera. Une belle aventure à découvrir à tout moment de l’année !