Après le déluge (La Prophétie des grenouilles), la déforestation. Fidèle aux thèmes qui lui sont chers, Jacques-Rémy Girerd nous transporte à nouveau dans une fable écologique, entre récit initiatique et film d'aventures. Judicieusement mis en scène à travers un montage alterné, les chemins de Mia et Aldrin vont finalement converger au cœur d'une immense forêt menacée de destruction, autour de l'arbre sacré – garant de la vie sur Terre - et de ses étranges gardiens : les migous. Le film devient drôle dès lors qu'ils interviennent, et plonge surtout dans un univers un peu fantastique qui n'est pas sans rappeler celui de Mon voisin Totoro. Avec l'arbre à l'envers – ou l'Arbre de Vie -, ils constituent une des plus belles trouvailles et toute la richesse poétique et symbolique de ce film. Jacques-Rémy Girerd signe ici un scénario efficace avec ce qu'il faut de rebondissements, de suspense mais également de tendresse et de poésie. Il y est question de réchauffement climatique, de fonte des glaces, de cupidité humaine et de destruction de la nature, mais plus simplement aussi de famille, d'amitié et de respect. Le tout est porté par un graphisme d'une grande qualité artistique signé Benoît Chieux. L'animation artisanale - le trait crayonné inspiré des plus grands peintres impressionnistes - associé à ce qu'il faut d'effets spéciaux réalisés par ordinateur est une véritable réussite. Cette belle fable universelle au sujet très ancré dans la modernité résonne parfaitement avec notre réalité et ne pourra qu'être source de débats et de discussions en famille.