Wallace et Gromit sont des stars du cinéma d’animation. Ces deux personnages sont très connus à travers le Royaume-Uni dont ils sont originaires, mais aussi le reste de l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. En Angleterre, ils sont devenus de véritables icônes. Ils apparaissent dans une série de courts métrages, un long métrage ainsi que dans des publicités, des livres et des jeux vidéo. Une grande excursion est le tout premier volet des aventures de Wallace et Gromit. Chacun des deux héros présente une personnalité marquée et marquante : tandis que Wallace se caractérise par ses inventions extravagantes et sa maladresse, Gromit se caractérise par ses silences éloquents, sa perspicacité et surtout ses attitudes qui le rapprochent davantage de l’humain que de la race canine. Pour créer Wallace, Nick Park dit s’être inspiré d’un mélange entre son père et l’un de ses enseignants, un peu excentrique. Le créateur et réalisateur manifeste ce souci du détail dans tout son travail et plus particulièrement au niveau des décors. Un cadre accroché au mur, les motifs d’un papier peint, une multiprise sur laquelle est branchée une lampe etc. : ce déploiement de détails confère un fort « réalisme » à l’existence de ces personnages - leurs hobbies, leurs goûts, leur travail - et à la façon dont ils habitent leur environnement.
L’histoire commence par une lubie des personnages, un fantasme qui pourrait être celui d’un enfant : et si on allait sur la lune pour les vacances ? A partir de là, la logique semble avoir été occultée puisqu’il suffit aux personnages de bricoler une fusée et qu’ils n’ont pas besoin de combinaison pour respirer l’atmosphère lunaire. Tout se passe comme ils l’ont prévu alors que nous savons pertinemment que c’est impossible. Ce trait d’absurdité est assez caractéristique des aventures de Wallace et Gromit mais plus généralement du sens de l’humour anglais, très particulier. Absurdité et excentricité définissent en quelque sorte ce que les anglais appellent le nonsense et que l’on retrouve bien ici. En effet, à partir du moment où la fusée décolle, le spectateur se retrouve embarqué dans un autre monde qui semble impossible mais auquel on a envie de croire, d’autant plus qu’il se présente comme un reflet du nôtre, comme le montre par exemple le petit robot lunaire qui met une contravention à la fusée pour mauvais stationnement et qui s’imagine faire du ski. C’est dans ces moments que le film nous entraîne dans une drôle de rêverie, à la fois étrange et poétique.