Décédé en 2016, Abbas Kiarostami est le plus grand réalisateur iranien de notre époque. Dans un pays contraint par une forte censure, il a réussi à affirmer son style en défendant un point de vue politique et poétique sur son pays. C’est notamment grâce au studio Kanoon, autrement appelé l’Institut pour le développement intellectuel des enfants et des jeunes adultes, et de son département cinéma, que Kiarostami et quelques autres réalisateurs parviennent à réaliser des films. Par le biais de ce studio, le célèbre cinéaste iranien réalise de très nombreux films à destination du jeune public avec une double visée, éducative et artistique. Deux solutions pour un problème est l’un d’entre eux.
À travers des cadrages fixes et une forte dimension didactique, le film se présente comme une équation à la portée des plus jeunes. Donnant-donnant, la première partie du film expose la solution de l’escalade de la violence. Dara se venge, puis, Nader se venge de la vengeance de Dara, etc. Dans une seconde partie, le film explore une autre solution : celle de la réparation. On recolle le cahier déchiré et on reste amis. Évidemment, la seconde solution est la plus heureuse. C’est celle qui nous permet de sortir du huis clos étouffant de cette salle de classe pour rejoindre la récréation où Nader et Dara jouent ensemble.
Comme dans la plupart des films de Kiarostami, nous sommes frappés par la délicate simplicité du récit. Et dans un même temps, par l’ampleur poétique qui s’en dégage. Les visages de ces enfants, d’abord durs, puis souriants, ont la beauté des plus beaux clichés photographiques de l’enfance. De même, le plan de la cour de récréation filmée en plongée empli de ces silhouettes en uniformes révèle le talent visuel du cinéaste.