« Être en prison présente un gros avantage, un homme n’a pas besoin de se soucier de porter un smoking ». Cette drôle de formule qui figure sur le carton introductif annonce la couleur : le costume sera pour Laurel et Hardy, sinon la clé de la liberté, le moteur du gag de cet épisode burlesque.
Dans Les Forçats du pinceau, on retrouve avec plaisir le duo comique formé par Stan Laurel et Oliver Hardy campant deux personnages de prisonniers – vêtus du caractéristique costume rayé – affairés dans leur cellule à échafauder leur plan d’évasion. Grâce à l’idée lumineuse de Laurel de retourner leurs vêtements, l’ensemble rayé se transforme en complet blanc, métamorphosant les deux détenus en de parfaits peintres en bâtiment ! Pots de peinture et pinceaux à la main suffiront à parfaire leurs personnages pour leur permettre de sortir des murs de la prison.
Mais si le vêtement constitue l’outil de leur évasion, il va également se révéler l’objet de leur perte. Subtilisant les uniformes de deux chefs de la police française pour se tirer une nouvelle fois d’affaire, Laurel et Hardy se retrouvent pris à leur propre piège, atterrissant au beau milieu d’une réception officielle un poil guindée. Maladroits voire carrément goujats, les deux compères redoublent d’inventivité en matière de gaffes et de faux-pas quel que soit le décor dans lequel ils évoluent, trahissant systématiquement leur inadaptation.
L’humour véhiculé par le célèbre duo passe par l’expressivité des visages et l’usage exagéré de mimiques et grimaces en tout genre. Les ressorts du cinéma burlesque (course-poursuite, chutes, quiproquos) sont également à l’œuvre tout au long du récit mais ici l’ingéniosité du gag repose définitivement sur le motif du vêtement et de sa réversibilité. Grâce à la magie du montage, Laurel et Hardy passent d’un costume à un autre et, de fait, jouent à se déguiser pour brouiller les pistes.
Malheureusement, costume de forçats ou costume trois pièces ne feront finalement pas tant de différence car, quoi qu’il en soit, Laurel et Hardy marcheront au pas.