Décors en carton-pâte, figurines de Cowboy et Indien, doublage hilarant et humour décalé… Doit-on encore présenter l’univers délicieusement déjanté des films de Vincent Patar et Stéphane Aubier, les célèbres auteurs de Panique au village ?
Dans ce nouvel épisode au format court, le duo de réalisateurs belges plantent le décor au bord d’un lac de montagne, dans un camping, où tout le village a prévu de se rendre pour profiter des plaisirs des vacances. Pour Cowboy et Indien, ce séjour est l’occasion rêvée de tester l’embarcation qu’ils se sont appliqués à construire de toutes pièces ! Mais encore faut-il que les deux compères parviennent à rejoindre le groupe des heureux vacanciers car, évidemment, pour eux, rien ne se passe comme prévu au moment du départ.
Comme toujours chez Patar et Aubier, le récit se construit sur un enchaînement de contretemps, de détours et de situations abracadabrantes conduisant systématiquement les personnages à revoir leurs plans et à s’inventer de nouveaux défis. Si l’enjeu narratif posé par le film est simple, les multiples péripéties agissent comme des digressions permanentes, évoquant la façon dont jouent les enfants lorsqu’ils se racontent des histoires. Au comique des situations s’ajoute le génie du doublage, qui provoque le rire grâce au décalage produit entre la naïveté des figurines et l’humour absurde des dialogues.
L’imagination sans borne déployée dans Les Grandes Vacances tient également du potentiel de créativité propre à l’animation, exploitée par les réalisateurs comme un véritable terrain de jeu, un champ de liberté où les notions de temps et d’espace sont malléables et où tout devient possible. Ainsi, on passe du coq à l’âne mais on passe aussi d’un col de montagne à un podium de fête de village en un éclair, car au cinéma, comme pour Cowboy et Indien, rien n’est impossible tant qu’on a de l’imagination !