Si Tom et Jerry est un duo que l’on associe spontanément à une série de courses-poursuites entre un chat et une souris créée par William Hanna et Joseph Barbera en 1940, c’est que ces derniers ont racheté les droits sur l’exploitation de ce couple de prénoms dynamiques. Une décennie plus tôt (en 1931 pour être exact, avec des courts métrages qui sont réalisés jusqu’en 1933) sont apparues pour la première fois les aventures d’un garçon grand et filiforme et de son ami plus petit, quelques années à peine après la première apparition (en 1928) de Mickey Mouse de Walt Disney. Les histoires de ces garçons antagonistes puisent leur inspiration dans le cinéma burlesque de Keaton et Chaplin, avec des personnages muets et en noir et blanc, des courses-poursuites improbables, des situations absurdes et fantastiques et un air de jazz pour relever le tout.
Dans ce Voyage en Suisse, Tom et Jerry doivent surmonter les péripéties d’un déplacement en train périlleux avant d’arriver à destination : ils courent, ils sautent, ils glissent sur les cornes d’un animal avant d’être accueillis dans une auberge avec des hommes et des femmes en habits helvétiques traditionnels. Le public de l’époque devait ainsi à travers cette histoire découvrir le folklore de la Suisse, du coucou, en passant par le gruyère, les Alpes, les chiens sauveteurs, les costumes et le chant typique qu’est le yodel. Tom et Jerry, en bons Américains, introduisent le jazz en jouant du piano, de la trompette et du saxophone, ce qui ne les empêche pas non plus de rester avant tout de grands gourmands avides de gruyère.